La fin d’Achille

Ceci est la suite de l’article de la semaine dernière, si vous ne l’avez pas lu, c’est par ici.

Et c’est là que les choses sérieuses commencent. Au début de la guerre, Thétis découvre l’existence d’un oracle disant qu’Achille mourra glorieux pendant la guerre ou bien vivra longtemps et heureux mais sera oublié. Thétis craignant pour la vie de son fils le cache sur l’île de Skyros, parmi les filles de Lycomède, sous le nom de Pyrrha. Du côté des Grecs, une autre prophétie a annoncé que les Grecs ne pourraient pas gagner la guerre sans Achille, le meilleur guerrier, et ses hommes les Myrmidons. Ulysse et son ami Diomède sont envoyés chercher Achille et, ayant été informés de la ruse, ils débarquent sur l’île et le démasque rapidement : ils font sonner les trompettes, faisant croire que l’île est attaquée, Achille saisit une épée et révèle la supercherie organisée par Thétis. 

Suite à cela, il s’engage pleinement dans la guerre. Mais les obstacles sont nombreux pour les Grecs. Toute la flotte est bloquée dans le port d’Aulis par la déesse Artémis car Agamemnon (tu sais, le frère de Ménélas qui est le mari d’Hélène) a offensé la déesse soit en tuant une biche lui étant consacrée soit en déclarant qu’il était meilleur chasseur qu’elle soit les deux. Quoi qu’il en soit, le seul moyen de débloquer la situation (selon le devin Chalcas) était de sacrifier Iphigénie, la fille d’Agamemnon. Comme tout bon père, il refuse mais Ulysse et Ménélas finissent par le convaincre et attire Iphigénie à Aulis en lui disant qu’elle va se marier à Achille, car ce serait la seule condition pour laquelle il accepterait de partir à la guerre. La jeune Iphigénie arrive alors à Aulis et apprend son funeste destin, mais elle l’accepte car elle est consciente de la nécessité de son sacrifice pour la victoire de la Grèce. Au moment du sacrifice, Artémis la remplace in extremis par une biche et fait d’elle la prêtresse d’un de ses temples. Si Iphigénie pardonne à son père, sa mère Clytemnestre en voudra toute sa vie à son mari.

Avant de pouvoir réellement débarquer sur la plage devant Troie, un obstacle se dresse encore devant l’armée Achéenne : Cycnos, fils de Poséidon. Il est Albinos et invulnérable. Achille se mesure à lui et finit par le tuer avec la jugulaire de son casque ou avec des pierres, on n’est pas très sûres mais quoi qu’il en soit, Achille gagne le combat et les Grecs débarquent enfin sur la plage. Achille décide alors de couper Troie de ses ressources (c’est en quelques sortes un siège). Pendant 2 ans, les grecs attaquent et neutralisent onze cités d’Anatolie. Les paysans fuient alors les campagnes pour aller se réfugier dans la cité de Troie et avec l’accumulation d’êtres humains se propagent maladies, épidémies… que des trucs pas supers cool. Troie finit par demander un arrêt des hostilités. Les Grecs leur envoient alors une ambassade pour réclamer Hélène mais elle échoue dans sa mission. C’est alors que commence la vraie guerre avec des batailles comme dans les meilleurs péplum ! 

Durant ces années de bataille, les Grecs enchaînent les victoires et, avec elles, cumulent les prisonnières. C’est ainsi qu’Agamemnon obtient comme courtisane Chryseis, tandis qu’Achille lui obtient la belle Briseis. Seul bémol, le père de Chryseis est un fervent serviteur d’Apollon, et lui demande de faire revenir sa fille. Apollon décime donc petit à petit l’armée achéenne par une peste mystérieuse, et c’est Chalcas qui révèle à Agamemnon que le seul moyen d’arrêter le massacre est de rendre Chryseis à son père. Mais Agamemnon a un honneur et refuse en un premier temps de libérer la jeune femme, qu’il voulait épouser (ouais, on sait, on a dit qu’il était déjà marié avec Clytemnestre mais bon…). Agamemnon accepte cependant de laisser Chryseis partir à condition de récupérer Briseis à la place. C’est là qu’une grande dispute éclate entre Achille et le roi de Mycènes, celle sur laquelle s’ouvre l’Illiade. Achille va pour égorger le roi de Mycènes, mais il est arrêté par Athéna qui l’empêche de commettre l’irréparable et de condamner les Grecs en lui promettant qu’il sera vengé.

Mais l’affront reste quand même intolérable pour Achille, qui annonce qu’alors il se retirera, lui le meilleur guerrier ainsi que tous ses hommes, de la guerre. Il pleure aussi auprès de sa mère qui va faire promettre à Zeus que les Achéens (le camp d’Achille) connaîtront la douleur par la main des Troyens.

Les combats se poursuivent et Agamemnon se rend compte qu’ils ne pourront pas gagner sans Achille. Il envoie donc une délégation dans la tente d’Achille pour rendre Briseis et de nombreux autres cadeaux dans l’espoir de le faire rejoindre la bataille. Achille refuse encore de prendre part au combat, car malgré les présents son honneur n’est pas sauf. Malgré l’obstination de son meilleur ami, Patrocle réussit à le convaincre de le laisser prendre les armes à sa place. Malheureusement n’est pas Achille qui veut et Patrocle meurt au combat sous la main d’Hector, frère de Pâris. En apprenant cela Achille entre dans une colère noire et se rue sur le champ de bataille et tue Hector avant de traîner son cadavre autour de la cité de Troie, attaché à son char, toujours emporté par la colère. Quand celle-ci s’apaise Achille n’est plus que désespoir, désespoir d’avoir perdu son meilleur ami (et amant).

C’est pourquoi au moment où Priam vient le voir pour le supplier de lui donner la dépouille d’Hector afin de lui offrir des funérailles dignes, Achille accepte, pris d’empathie car les deux hommes ont perdu ce qu’ils avaient de plus cher au monde. Le camp troyen voit ensuite arriver de nouveaux héros, venus pour combattre et tuer le champions grec Achille en combat singulier. 

Achille sachant sa mort proche et ayant perdu le goût de la vie depuis la mort de Patrocle combat ces héros. Et aucun ne lui résiste. Il tue ainsi Penthésilée, reine des Amazones et fille d’Arès (la légende dit qu’au moment où il la tue, il tombe amoureux d’elle) mais aussi Memnon, fils de Tithon et d’Eos (la déesse de l’Aurore elle-même, c’est pas n’importe qui dans la hiérarchie des dieux). Toutes ces victoires permettent aux Grecs de reprendre le dessus sur les Troyens. Mais pour Achille, c’est bientôt la fin, son cheval Xanthos lui a annoncé qu’il serait tué par un “dieu fort”. C’est alors que Pâris rentre à nouveau en scène, (car il est quand même à l’origine de la guerre mais il fait pas trop parler de lui). Un jour qu’Achille combattait, il s’était approché des murailles de Troie. Le jeune prince en profita pour lui décocher une flèche dans le talon, aidé par le dieu Apollon (dieu protecteur de la cité de Troie). D’aucun diront que c’est Apollon lui-même, déguisé en Pâris qui le transperce avec sa flèche.

Une troisième version dit que Achille s’étant follement épris de Polyxène, la fille de Priam, il vient demander sa main à son père. Celui accepte à condition qu’il mette fin à la guerre. Tout cela est bien évidemment un piège et Pâris, caché derrière une colonne, tue Achille, toujours d’une flèche dans le pied. Alors, effectivement, après tout ce qu’on vous a raconté pendant 2 articles, cette version n’a pas de sens mais les mythes grecs sont toujours pleins de complexité et de subtilité… 

Achille est ensuite incinéré et ses cendres sont mélangées à celle de Patrocle dans une urne d’or, puis enterrées sur le rivage de l’Hellespont (aujourd’hui, c’est le détroit des Dardanelles, qui relie la mer Égée à la mer de Marmara). 

Achille ne participa donc pas à la ruse d’Ulysse qui consista à offrir un immense cheval de bois aux Troyens. Les Grecs cachés à l’intérieur attendirent la nuit pour descendre, mettre à sac et incendié la cité et ainsi gagner la guerre.  

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