En France, il existe un dispositif facultatif, appelé « césure » qui permet aux étudiant.e.s de l’enseignement supérieur de suspendre leurs études pendant un semestre ou une année. Que ce soit avant d’entrer en Master, entre deux années de Licence ou avant d’entamer sa seconde année de Master, le dispositif est ouvert à tous. Nombreux et nombreuses sont les jeunes tentés par l’expérience et qui font le choix de faire un « break ». C’est le cas d’Aline et de Ninon que Curios’IUT a rencontré.
Des raisons…
Toutes les deux âgées de 22 ans et diplômées d’une Licence LEA spécialisée en Communication Internationale, c’est au lendemain de leur trois années à l’université qu’elles ont décidé de faire une année de césure. Préparer leur avenir professionnel tout en faisant une longue pause après trois années quelques peu éprouvantes, les deux jeunes femmes ont réussi à trouver le parfait compromis.
« N’ayant pas beaucoup (voire pas du tout) d’expérience professionnelle, je me suis dit qu’entrer en Master sans avoir connu le domaine du travail serait sûrement assez pénalisant pour moi. » explique Ninon pour qui l’année de césure représentait l’occasion de reprendre confiance en elle. N’ayant pas trouvé de stage pour sa troisième année de licence, la toulousaine se sentait déboussolée. Le dispositif de césure s’est alors présenté à elle comme une chance pour se reprendre en main. Ninon s’est alors imaginée décrocher plusieurs stages durant cette année libre.
Aline quant à elle avait toujours pensé à faire une année de césure. « Le fait de ne pas avoir été accepté en master après la licence a renforcé mon idée. Je voulais faire une pause et ne pas perdre le statut étudiant d’où l’année de césure. »
… une préparation…
Bien que la césure permette d’arrêter ses études pendant une période de six mois ou un an, les personnes qui font ce choix gardent leur statut étudiant. Statut bénéfique pour les boursiers et boursières qui continuent à recevoir chaque mois l’aide du CROUS.
Du côté administratif, rien de bien compliqué. C’est au cours de l’année avant la césure qu’il faut remplir une fiche avec les informations personnelles. Cette fiche doit être accompagnée d’une lettre de motivation.
Pour que l’année ou le semestre de césure soit validé et pour garder son statut étudiant, il faut être inscrit.e dans l’enseignement supérieur. Comme Aline, il est possible de se réinscrire dans la formation que l’on a fait l’année précédente. Il est aussi envisageable de s’inscrire dans une tout autre formation. C’est une modalité importante puisqu’elle permet de valider la période de césure avec les crédits ECTS, indispensables pour la poursuite des études.
… pour de l’enrichissement…
Service civique, engagement bénévole, volontariat international, un projet sous statut étudiant-entrepreneur, la césure peut prendre bien des formes…
Pour Ninon, l’année de césure a été l’année des stages, de quoi la rassurer après son expérience en licence. Cette aventure a débuté en novembre au sein du Toulouse Sake Club où elle a pu approfondir ses connaissances en communication. C’est après ce stage que la vie l’a conduit à l’autre bout de la terre, pour retrouver ses origines. « Durant cette période, j’ai eu une idée qui me paraissait impossible pourtant elle a continué de mûrir dans un coin de ma tête : je voulais partir à l’étranger et me challenger encore plus. J’ai finalement trouvé un stage en Communication et Marketing au Japon, dans une entreprise internationale d’architecture pour une durée de 4 mois ».
Du côté d’Aline, l’année n’a pas été de tout repos aussi. Après avoir obtenu son permis, c’est le TOEFL qu’elle a décidé de décrocher. Objectif réussi puisqu’elle a maintenant la certification du niveau C1. Pour elle, cette année de césure a été plus que nécessaire. « Je ne pense pas que j’aurai pu tenir une autre année scolaire de cours à distance… J’ai pu passer du temps avec ma famille et penser à ce que je comptais faire après l’année de césure. »
… sans oublier l’après
Il arrive qu’après une année de césure, certain.e.s décident d’arrêter leurs études ou de changer complètement de voie. Cela n’a pas été le cas pour Aline et Ninon, pour qui il n’y a eu aucun impact vis-à-vis des études. « Ma famille avait peur que cette année de césure me décourage à poursuivre mes études, mais ça n’a fait que renforcer mon envie de finir mes études avec un master. » déclare Aline.
Même si le retour à l’université a été quelque peu déconcertant pour Ninon, elle était tout de même impatiente de se consacrer complètement à son master. Master en Communication Internationale qu’elle a pu intégrer en partie grâce à son année de césure, forte en expérience. « Finalement, j’ai pu entrer en Master grâce à ces expériences-là. Les professeurs qui font l’entretien privilégient les élèves ayant eu de l’expérience, notamment à l’étranger puisque c’est un Master spécialisé en langues. Je n’ai jamais été aussi fière de ma vie et je ne regrette en rien ces décisions. »
Des conseils ?
Là-dessus les deux étudiantes sont d’accord. Aline et Ninon encouragent chacun à faire une année de césure.
Aline tient tout de même à avertir celles et ceux qui auraient envie de faire une césure. « Je pense que c’est mieux de faire une année de césure quand on est sûr.e que derrière on a la place en master. Au moins ça enlève une bonne partie du stress, parce que j’ai pratiquement passé la moitié de mon année de césure à chercher/candidater à des masters. »
Ninon de son côté, souligne « n’ayez pas peur du regard des autres ou des critiques, je ne comprends pas pourquoi une année de césure pourrait être mal vue. Elle devrait même être obligatoire à mon avis ! Prenez du temps pour vous durant cette année, faites les choses dont vous avez toujours rêvé de faire et prenez du plaisir ! ».
Alors, ces témoignages vont ont donné envie ?
Merci beaucoup pour cet article, j’ai trouvé ça très enrichissant d’échanger avec Clémence et de partager mon expérience. Bonne continuation !
Très bel article, riche en contenu et très (trop) inspirant.