Étudiant-e d’outre mer : le choix de la mobilité

Chaque année, ils sont des milliers à quitter les départements et territoires d’outre-mer pour rejoindre la Métropole, dans l’espoir de réussir leurs études. Cette mobilité étudiante, qu’elle soit contrainte ou voulue, fait partie de l’histoire de la France et de ses territoires ultramarins depuis des décennies. Curios’IUT a rencontré Mathias, qui a quitté la Martinique pour rejoindre la grande ville estudiantine qu’est Toulouse.

Le bac en poche, c’est à la rentrée 2021 que Mathias a déposé ses valises à Toulouse, pour débuter un BUT Information-Communication spécialisé en Information Numérique dans les Organisations. Un choix qu’il explique par une volonté de changer d’environnement.  « Je ne voulais pas rester là-bas, je voulais bouger. J’ai l’habitude de bouger, de déménager, c’est ancré en moi. »

Une décision qu’il a murement réfléchie puisque c’est dès son année de seconde que Mathias avait pris sa décision. Une détermination encouragée par ses parents, dont Mathias souligne leur soutien inconditionnel, « je savais que mes parents n’allaient pas aller à l’encontre de mon choix, ils veulent que le meilleur pour moi, du moment que ça me plait et que je me donne les moyens de réussir ».  

L’aventure a alors commencé en septembre dernier, après avoir passé un premier mois d’installation en compagnie de sa famille. Comme pour beaucoup, les débuts dans une ville inconnue, à des milliers de kilomètre de son île, ne furent pas faciles.

« Les débuts ont été compliqués, j’ai dû apprendre à vivre seul, étant donné que cela ne m’était jamais arrivé avant. » déclare Mathias, pour qui l’arrivée dans la vie étudiante a été mixée à l’éloignement soudain de ses proches.

Bien qu’il ait reçu des aides financières pour venir s’installer dans la ville rose, il déplore le manque de soutien psychologique qu’il considère nécessaire tant la mobilité peut être difficile pour certain.e.s.

Pour autant, le jeune homme n’envisage pas de retourner vivre en Martinique. « J’y réfléchis encore, mais j’aimerais voir ailleurs. Pourquoi pas retourner à La Réunion, où j’y ai déjà vécu pendant quelques années. »

Beaucoup comme Mathias font le choix de ne pas rentrer sur leur île natale. Manque d’opportunité, peur d’être confronté au chômage trop important dans les territoires ultramarins, un grand nombre de jeune partent pour ne jamais revenir, si ce n’est pour les vacances.

Une intention que l’on peut comprendre, tant la vie est différente entre la France Métropolitaine et les territoires ultramarins. Selon Mathias, « les différences sont trop grandes notamment le coût de la vie, il y a un fossé, dont on se rend compte que si l’on connait que les deux modes de vie. »

Mais c’est aussi sur ces départements et territoires d’outre-mer que cela se joue. Toujours selon Mathias, « sur les îles, il n’y a pas tous les choix d’études possibles, à un moment donné on est obligé de partir ». C’est encore plus le cas pour les étudiant.e.s de Saint-Pierre et Miquelon ou de Mayotte, dont la quasi-totalité quittent leur île d’origine pour rejoindre la Métropole pour poursuivre leur formation de leur choix. Tandis que d’autres arrivent à garder leur jeunesse pendant un certain temps, certains territoires ne proposent que très peu de cursus post-bac. Malheureusement, très peu proposent de possibilités d’études au-delà de la licence.

Et si la situation des étudiant.e.s n’a fait qu’empirer pendant la pandémie du Covid 19, Mathias craint un nouveau confinement, « pendant la semaine de vacances de la Toussaint, je passais mes journées seul et justement si on est confinés je ne pense pas que je pourrais faire la même la chose, je pense que je retournerai en Martinique. » Une crainte que l’on peut comprendre.

Pour découvrir un autre témoignage d’une étudiante outre-mer, Curios’IUT vous partage cette vidéo de l’une de notre rédactrice.

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