En janvier 2020, Netflix lançait The Circle, une téléréalité mettant en lumière les comportements sur les réseaux sociaux. Si vous ne connaissiez pas, c’est l’occasion rêvée pour découvrir les versions américaines et brésiliennes avant la diffusion de la française en avril 2020 !
Netflix et les téléréalités
Si, jusqu’à peu, la plateforme de streaming se contentait de séries et de films, elle se lance désormais à la conquête de la téléréalité. Ainsi, Capucine Cousin, journaliste autrice de Netflix & Cie : les coulisses d’une (r)évolution, explique que « Netflix et Amazon Prime empiètent désormais sur les formats de la télé classique, mais c’est nouveau. En septembre 2018, la téléréalité n’existait pas sur Netflix. On commençait à peine à parler des docus et des films prestigieux que Netflix achetait. ». En effet, si Netflix re-diffusait dans un premier temps des séries déjà existantes (Ru Paul’s Drag Race, par exemple), la plateforme se lance désormais dans la production de celles-ci. On retrouvera notamment des séries inédites comme Nailed It, Love is Blind ou encore The Circle.
Une bataille de popularité à l’aveugle
Dans la version américaine comme dans la version brésilienne, huit personnes emménagent dans un immeuble. La différence avec les autres téléréalités ? Les joueurs.euses ne se rencontrent jamais physiquement. Leur seul moyen de communication est un réseau social, le Cercle, permettant d’interagir avec les autres.
Entre flirts, amitiés et accusations, The Circle n’a rien à envier de ses prédécesseurs. L’objectif des joueurs.euses sera alors de se créer un profil, une réputation et devenir populaire avec le simple usages de messages privés, hashtags, emojis ou photos. Les personnes jugées comme intéressantes seront alors éliminées par les autres et remplacées par de nouvelles.
Moins de stratégie, plus de naturel ?
Avec son système de classement de personnalités aux usurpateurs.rices d’identité, la présentation de l’émission a des ressemblances avec Chute Libre de Black Mirror. Comme ses consœurs télévisées, The Circle mêle stratégies, alliances et quelques coups bas.
Pourtant, l’émission déconstruit la téléréalité telle que nous la connaissons depuis 20 ans. Ici, l’important n’est pas le visuel, mais le réel. À contrario des émissions habituelles les confinés.es sont capables de vivre en autonomie, seuls, et effectuent des tâches du quotidien : ménage, cuisine, dessin, sport ou encore lecture. Chacun.e développe un rythme de vie entre conversations sur le Cercle et vie solitaire, à tel point que certains.es en arrivent à se plaindre de l’arrivée d’un message d’alerte de l’émission.
Une émission plus représentative
Si des participants.es correspondent aux critères de beauté et de caractère de la téléréalité, on découvre rapidement qu’iels ne sont pas simplement qu’un corps ou une « grande gueule ». En effet, là où les émissions de téléréalités classiques sont limitées, The Circle ouvre le champ des possibles en permettant d’incarner la personne de son choix, fictive ou non, d’un genre, couleur de peau ou orientation sexuelle potentiellement différente que celle des joueurs.euses. En ayant près de la moitié de son casting issu de la communauté LGBTQI+, l’émission offre également une nouvelle perspective sur la téléréalité, plus inclusive et représentative de nos sociétés actuelles. Et, sans surprise, les participants.es s’entendent tous, quel que soit leur poids, leur origine ou leur orientation. Des amitiés et un système d’entraide et de valorisation des autres se créent.
Si l’objectif premier des joueurs.euses est de remporter la finale et la somme d’argent associée, avec le temps celui-ci se transforme en une envie de rencontrer les autres et de partager un « vrai » moment ensemble.
Plus qu’une simple émission de divertissement, The Circle interroge la place des réseaux sociaux dans notre quotidien : doit-on être soi-même ou quelqu’un d’autre pour être apprécié des autres ? À l’instar des candidats.es de l’émission, chaque photo que nous publions sur un réseau est le reflet de ce qu’on souhaite montrer aux autres. De plus, si dans l’émission les joueurs.euses sont obligés de commenter les activités et publications des autres, force est de constater que ce phénomène est désormais une pratique courante que nous effectuons sans y être contraints.es. Réseaux sociaux : facilitateurs d’échanges et créateurs de liens ou voyeurisme connecté ?