Pourrait-on survivre à un virus zombie ?

Halloween approche à grands pas, et que serait un 31 octobre sans une soirée épouvante ? Sorciers-ères, fantômes et démons, vampires ou encore, depuis une bonne dizaine d’années, zombies, il y a de tout pour pouvoir satisfaire les goûts de chacun-e-s.

À l’occasion des 30 ans de la fête de la science et du 100ème anniversaire du vaccin contre la tuberculose, l’Université Paul Sabatier et l’Institut de pharmacologie et de biologie structurale (IPBS) ont proposé vendredi 1er octobre une soirée marathon des films de la trilogie Le Labyrinthe, soirée qui se sera poursuivie la semaine suivante par une Soirée Cult de l’association Science animation portant sur « Le Labyrinthe et autres mondes post-apo », avec la présence des chercheur-e-s à l’IPBS Christel Vérollet et Etienne Meunier.

https://www.youtube.com/watch?v=LyPiCH_4Al4

Les symptômes des zombies, réalistes ou non ?

Dans le Labyrinthe, les symptômes de « La Braise », virus transformant petit à petit les individus en zombies, sont multiples en fonction du stade d’infection de la personne. Allant de la fièvre et toux à la décomposition ou la perte de vue, ces symptômes sont-ils possibles ou sont-ils pure œuvre de fiction ?

Les chercheur-e-s présent-e-s sont d’accord : les symptômes sont réalistes. En effet, à partir du moment où une maladie touche au cerveau, les organes peuvent se détériorer. Par ailleurs, lorsque la réaction immunitaire dure longtemps, les nerfs peuvent se détériorer, ce qui peut provoquer une agressivité exacerbée et la faim peut être décuplée par la demande énergétique du système immunitaire.

Le bémol n’est donc pas les symptômes en eux-mêmes mais plutôt leur cumul qui paraît moins plausible. Un autre problème soulevé est la vie après la mort. En effet, si certaines maladies peuvent faire apparaître des réflexes à l’approche de la mort comme la rage ou la vache folle, ou encore des champignons pouvant « transformer » des insectes en morts-vivants pour se développer, reprendre vie après être mort-e, comme c’est le cas pour beaucoup de zombies, semble assez peu réaliste. 

Le système immunitaire, la première défense contre la zombification

Dans Le Labyrinthe, certaines personnes sont appelées « Imunes » et sont, comme le nom le suggère, immunisées au virus de la Braise. Est-il possible d’être, ou de devenir résistant-e à un virus zombie ? Pour cela, il est nécessaire de revenir sur le principe de l’immunité, c’est-à-dire la façon dont le corps va combattre un corps infectieux (que ce soit un virus ou encore des cellules cancéreuses) et la distinction entre l’immunité innée et l’immunité adaptative (ou acquise) :

  • L’immunité innée est la capacité de réagir face à un stress. Cette immunité est partagée par tous les êtres vivants.
  • L’immunité adaptative est la mémoire du système immunitaire permettant de produire des anticorps spécifiques et lutter contre les corps infectieux. Cette immunité est propre aux mammifères.

Comment des personnages de la saga sont-iels immunisé-e-s à la Braise sans y avoir été confronté-e-s ? La science l’explique en partie par des mutations génétiques qui permettent d’être moins sensibles à certains virus. Ces mutations ne sont toutefois pas valables pour tous les autres virus : par exemple, on peut être résistant-e au paludisme mais être en contrepartie atteint-e de drépanocytose et, ainsi, avoir une espérance de vie faible et être immunodéprimé-e.

Enfin, on peut voir dans la trilogie que les défenses immunitaires des jeunes sélectionné-e-s sont mises en alerte avec des facteurs de stress : l’enfermement, l’activité physique et la peur dans le 1er film et la peur exacerbée dans les deux suivant. Cela peut s’expliquer par le fait que le stress est un facteur de protection permettant la production de nombreuses hormones et signaux, faisant que le cerveau et le système immunitaire sont prêts à résister.

Aux grands maux les grands remèdes

Que serait un film post-apocalyptique avec des zombies sans la recherche d’un vaccin, d’un remède contre le virus ? Que ce soit dans Le Labyrinthe, Je suis une légende, ou encore World War Z, chaque univers dispose d’un centre de recherche faisant des essais à partir du sang, souvent de personnes immunisées. Bien que cette solution soit possible, elle n’est pas aussi simple qu’elle n’en a l’air dans les films.

En effet, on appelle ce remède « sérum », car il est produit à partir du sérum sanguin, une partie du sang contenant notamment les anticorps. Cependant, pour que le sérum soit efficace, il est nécessaire que celui-ci contienne des anticorps et, par conséquent, que le corps sur lequel le prélèvement a été fait soit en train d’en produire. En d’autres termes, pour faire un remède à partir du sang de personnes immunisées, il faut que celles-ci aient été exposées à l’agent infectieux. Le sérum comme remède au virus zombie, oui, mais pas comme dans les films.

Même si les virus zombies ne semblent pas encore d’actualité, il est intéressant de soulever le fait que le Pentagone s’est déjà préparé à ce scénario. En effet, un manuel d’instructions, appelé « CONOP 8888 », pour l’armée a été rédigé en 2011 en cas d’une apocalypse zombie. Et puis, en constatant la gestion de la crise sanitaire du Covid, il vaut mieux que les zombies attendent encore un peu…

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