Sexisme et inégalités entre les genres sont au centre des questions sociétales depuis plusieurs années. Se préoccuper de la place de chacun dans la société c’est aussi savoir s’attaquer aux domaines qui accordent plus d’importance à certaines personnes au détriment des autres. Aujourd’hui concentrons-nous sur l’un de ces milieux : le cinéma.
En 2016, 6% des rôles sur la totalité des films français ont été attribués à des actrices de plus de 50 ans. Pourtant, les acteurs qui ont plus d’un demi-siècle sont bien présents eux sur nos écrans. Les faits sont là : la place de la femme dans le cinéma dépend entièrement de son apparence. Alors on préfère attribuer aux premiers rôles masculins des femmes plus jeunes, ce qui crée des écarts d’âge incohérents.
Ce qui encore plus étonnant, c’est que ce schéma est en majorité reproduit dans les films où le personnage principal masculin est aussi le réalisateur.
Cette habitude n’est pas purement française puisque à Hollywood également il est possible de la remarquer. Par exemple, dans Happiness Therapy, Bradley Cooper a 42 ans, tandis que sa partenaire dans le film, Jennifer Lawrence, a 26 ans. Maggie Gyllenhal, quant à elle, s’est vue refuser un rôle car elle a été considérée trop vielle pour séduire un homme de 50 ans !
Ecart d’âge entre Dany Boon et sa partenaire au moment de la réalisation de son film
Seulement voilà, la représentation des comédiennes de plus de 50 ans est nécessaire. Celle-ci permettrait de véhiculer des normes mais aussi d’influencer la perception du monde tout en contrant les portraits biaisés. Comment une femme à l’aube de ses 50 ans peut-elle se construire si elle n’a pas de modèle à qui se confronter ?
Bien que lentement, les choses changent et ces inégalités sont de plus en plus dénoncées. Il existe heureusement encore des figures emblématiques du cinéma présentes sur nos écrans après leur cinquantième anniversaire, comme Catherine Deneuve.