Tous les médias en ont parlé : vendredi 20 octobre Orelsan faisait son grand retour avec son nouvel album La fête est finie : un travail salué par la presse et (comme d’habitude) un festival de punchlines que l’on a voulu découvrir sans plus attendre.
Le rappeur revient plus engagé que jamais
Le rappeur normand, qui a su se démarquer avec ses textes recherchés, avait annoncé son nouvel album avec le titre provocateur et cru Basique où il nous dit nos 4 vérités : « Les hommes politiques doivent mentir sinon tu voterais pas pour eux (basique) » ; « Cent personnes possèdent la moitié des richesses du globe (simple) » etc.
Après avoir supporté la langue de bois des politiques durant la dernière campagne présidentielle, on reprend les « bases » : « J’ai écrit cet album pendant les élections. Je me disais qu’il y avait plein de trucs qui n’allaient pas. Avec Internet et les réseaux sociaux, on a l’impression qu’on dit tout et n’importe quoi. Alors je trouvais ça ‘fun’ de revenir sur les bases. » explique-t-il au micro d’Europe 1. Il se lasse également du trop-plein de commentaires exprimés à tort et à travers sur les réseaux sociaux comme dans les médias et dont il fait l’objet, comme toute personne publique.
« Le monde est un PMU où n’importe qui donne son mauvais point de vue » – San
Enfin, il évoque sa position en tant que rappeur blanc, pas évidente à assumer dans ce milieu artistique encore très formaté, et à un moment où l’extrême droite a pris de l’ampleur et ravivé des conflits raciaux.
« J’aurais pu sauver la vieille France […], donner aux racistes de l’espoir, mais je fais de la musique de Noir » – Christophe
Un gain de maturité
Aurélien Cotentin a 35 ans, et cela se ressent dans ses titres. Dans La fête est finie il écrit : « Un jour, tu trouves la Vodka/Red Bull dégueulasse, la musique est trop forte, tu connais aucun son qui passe ».
Dans cet album, il prend du recul sur son environnement, donne des conseils avisés, parle de sa célébrité. C’est même la première fois qu’il écrit une chanson d’amour, a-t-il confié vendredi dans Quotidien. Ce qui lui donne l’occasion de tordre le coup aux anciennes polémiques qui avaient frappé en 2009 à l’égard de son titre Sale Pute (et qui lui avait valu un procès de plusieurs associations féministes mais qu’il avait fini par gagner). Dans Paradis, Orelsan se transforme en romantique et s’adresse à sa bien-aimée : « Je comprends pas pourquoi tu t’inquiètes quand tu prends du poids. Pour moi, c’est ça de pris, ça fait toujours plus de toi ».
« Le monde est un PMU où n’importe qui donne son mauvais point de vue » – San
Orelsan s’assagit et semble prêt à transmettre son expérience. Dans Notes pour trop tard, il nous donne des conseils avisés, ceux que lui-même aurait voulu recevoir : « T’empêcheras jamais les gens d’parler et, comme t’es chelou, y a peut-être moyen que les gens veuillent te frapper. Tu peux faire des pompes, tu peux apprendre à te battre mais même musclé, ça fait toujours mal de prendre une droite »
En bon fils de profs, il donne également des conseils d’orientation et nous encourage à vivre nos rêves même s’ils nous semblent difficiles à atteindre : « T’as juste besoin d’une passion donc écoute bien les conseillers d’orientation et fais l’opposé de ce qu’ils diront. En gros, tous les trucs où les gens disent : « Tu perds ton temps » faut que tu te mettes à fond dedans et que tu t’accroches longtemps »
Le conseil pratique qui pourra vous servir en soirée : « Quand tu rentres, prends ton ticket de vestiaire en photo »
La petite info toulousaine
La photo de l’album a été prise tout près de l’IUT : c’est dans le métro toulousain à la station Ramonville qu’Orelsan a choisi de faire son shooting, certainement plus accessible que celui de Paris, comme l’informe Tisséo dans un tweet enthousiasmé.
"La fête est finie", @Orel_san a réalisé le shooting photo de son nouvel album au sein du métro de #Toulouse à la station Ramonville!!! 📸📸 pic.twitter.com/mZnNzLKCQK
— Presse Tisseo (@PTisseo) October 20, 2017
Avec cet album, Orelsan a encore une fois su montrer son talent tout en se renouvelant, et en seulement trois jours, l’album est déjà certifié disque d’or.