Il y a quelques semaines nous vous parlions de #astronautechezsoi, l’initiative prise par la Cité de l’Espace pour reproduire les conditions de la Station Spatiale Internationale chez soi. La semaine dernière, nous avons suivi l’événement organisé par la Cité et UPS in Space, le club d’astronomie de l’Université Paul Sabatier, pour les 30 ans du télescope spatial Hubble vendredi 24 avril de 13h à 23h.
Interviews et interventions d’astronomes, quizz sur l’histoire du télescope et observation du ciel… un beau programme pour s’évader de chez soi en cette période de confinement et en apprendre davantage sur les observations spatiales !
Hubble ou le vilain petit canard
Si depuis son lancement en 1990 le télescope spatial Hubble a fait ses preuves, il faut savoir que son début de carrière a été compliqué. En effet, la première image d’Hubble, une image de test, a montré que le télescope était au départ… myope. Du fait d’une mauvaise courbure du verre optique, les images prises étaient floues, un résultat assez décevant qui entraina une intervention physique pour réparer le miroir.
Today in history, the First image taken by Hubble's Wide Field Planetary Camera: May 20, 1990: Star Cluster NGC 3532 pic.twitter.com/IShA6lRESh
— Hubble (@NASAHubble) May 20, 2015
Une fois celle-ci réalisée, quelle ne fut pas la surprise de la communauté scientifique en voyant les nouveaux clichés pris !
Avec l’arrêt des navettes spatiales, il n’est désormais plus possible de se diriger vers Hubble pour le réparer. Alors, que fera-t-on du télescope lorsqu’il deviendra obsolète ? L’idée initiale était de le récupérer afin de l’exposer dans un musée. Cependant, les technologies actuelles ne permettent plus cela, ce qui condamne Hubble à l’abandon pour ensuite retomber sur Terre. Selon Olivier Sanguy, rédacteur en chef à la Cité de l’Espace, on ne peut pas encore savoir précisément quand le télescope tombera : « 10, 20, 30 ans peut-être, on ne peut pas le prévoir ». Cependant, lors de la dernière intervention, un harnais lui a été posé afin de le diriger une fois l’atmosphère franchie afin de ne faire courir aucun risque à la population.
James Webb à la conquête de l’espace
Les technologies évoluant, un successeur à Hubble est actuellement en phase de tests. Le télescope spatial James Webb (JWST), dont le lancement est prévu le 05 mars 2021 aura pour objectif d’approfondir les avancées apportées par Hubble. Comme l’explique Olivier Sanguy, contrairement à Hubble « le JWST ne travaillera pas dans le visible. […] Il sera spécialisé dans l’infrarouge car on estime que l’astronomie de demain est en grande partie dans l’infrarouge. ».
Et l’observation terrestre ?
Que vous soyez passionné.e d’astronomie ou non, nous avons tous cette image de l’observation spatiale en tête : un petit télescope ou à l’œil nu en train de contempler les constellations. Pourtant, ces deux exemples, dignes des comédies romantiques, ne font pas honneur à la discipline puisque observer le ciel est plus complexe qu’il n’y paraît. En effet, l’atmosphère terrestre crée des turbulences et tend à flouter les objets observés. Les télescopes les plus performants actuellement sont beaucoup plus imposants puisqu’ils compensent le mouvement de rotation de la Terre ou encore le flou atmosphérique, certains télescopes professionnels atteindraient presque la résolution d’Hubble.
À côté de cela, des innovations voient également le jour, comme le Stellina, dont la vidéo d’Amixem, la veille de l’anniversaire d’Hubble, parle. Durant le live Facebook d’observation du ciel, nous en avons profité pour demander l’avis d’Hadrien Dupuis, président d’UPS in Space, Thierry Soulignac, président du club astronomique Neptunion31 et Arnaud Caron, responsable des animations à la Cité de l’Espace, sur ces innovations. Selon les trois intervenants, ces nouveaux télescopes pourraient être l’avenir de l’astrophotographie.
« C’est un instrument qui est très flatteur puisqu’il permet aux gens d’observer très rapidement et voir des choses » – Thierry Soulignac
Cependant, concernant l’observation spatiale, tous déplorent le risque de la perte de la satisfaction après avoir fait l’effort d’avoir cherché et effectué ses réglages soi-même.
« Moi, étant un amateur (d’observation spatiale) qui aime chercher moi-même mes objets, je ne suis pas fan » – Hadrien Dupuis
Alors si, comme moi, vous êtes une bille en astronomie mais que l’espace, les étoiles et autres objets spatiaux vous fascinent, vous pouvez profiter du confinement pour admirer les clichés fantasmagoriques pris par Hubble, que ce soit sur son site dédié ou sur le site permettant de travailler les images prises. D’ailleurs, vous pouvez également voir la photo prise le jour de votre naissance !
Pour les plus motivés.ées, vous pouvez aller visionner les vidéos de la journée présentent sur l’événement Facebook des 30 ans.
Enfin, sachez qu’il est prévu, une fois le confinement terminé, de reporter l’événement des 30 ans d’Hubble en physique sur le campus de l’Université Paul Sabatier ! L’occasion de rencontrer directement des membres des clubs d’astronomie qui seront ravis de vous expliquer ce qu’il se passe dans le ciel.