Transports publics : entre privatisation et précarisation

Qui dit déconfinement, dit reprise progressive des transports en commun. Des mesures ont été mises en place pour faire face à l’afflux d’utilisateurs.rices comme l’installation de bornes à gel hydroalcoolique ou la baisse de fréquence de passage des métros. Mais qui dit déconfinement dit également potentielle reprise d’une grève générale des transports en commun car quel contexte est le plus propice à la protection de services et droits qu’une sortie de crise sanitaire durant laquelle les regards ont été tournés vers les services publics? Depuis les grèves des cheminots en 2018, quelle est l’évolution des revendications des syndicalistes et quel avenir peut-on espérer pour les transports publics Français ?

Un ras le bol collectif

Depuis 65 semaines le mouvement des Gilets Jaunes perdure et provoque, tous les samedis, des rassemblements d’individus issus de différents milieux pour protester contre la politique fiscale et publique mise en place depuis mai 2017. Si, au départ, ce mouvement a commencé avec la limitation à 80km/h et la hausse du prix de l’essence, les revendications se sont rapidement élargies : plus de considération des citoyens.nes, plus de fonds pour les services publics, lutte contre les violences policières, …. S’ajoute à cela la réforme de la SNCF, avec notamment l’abolition du statut de cheminot, l’ouverture des chemins de fers aux compagnies européennes, et la réforme des retraites qui déclencha d’innombrables grèves pendant une quarantaine de jours.

Manifestation lors de l’appel général à la grève du 05 décembre 2019, ©Curios’IUT

Beaucoup de paroles, peu d’actions

L’argument principal de ces réformes des politiques publiques est de proposer des services plus égalitaire : mise à plat des retraites et fin des régimes spéciaux, des transports en communs plus efficace et tendant, à l’instar des musées, à l’autosuffisance ou encore des services plus rentables dont les employés ne dépendraient pas de l’état mais d’entreprises privées.

Or, de fil en aiguille force est de constater que les engagements et actions concrètes déployées ne sont pas au niveau des solutions proposées. Cette situation a d’autant plus été mise en avant avec la crise du Coronavirus qui aura permis au grand public de constater les lacunes des services publics : absences de masques et de gants pour les personnels au contact de clients, conditions de travail déplorables ou encore application tardive des gestes barrières dans les transports (vitres des chauffeurs.euses de bus ou signalétique de distanciation sociale).

Finalement, si la crise sanitaire actuelle a facilité l’information sur des problèmes liés à l’enseignement, la santé ou les transports, elle ne fait que révéler aux yeux de tous des problèmes déjà existants. Il ne reste plus qu’à espérer que, contrairement aux applaudissements de 20h, l’indignation des Français.es ne s’arrête pas avec le déconfinement et la reprise des libertés mais qu’elle contribue à forger le monde d’après et à la modification des attitudes et comportements de chacuns.es.

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