Le mercredi 5 février dernier s’est déroulée la grande finale du Challenge de l’Éloquence, édition 2019/2020. Après avoir fait le point sur cette journée, nous avons voulu rencontrer les gagnants pour avoir leur ressentis sur l’événement. Après avoir parlé avec Léna et Brahim, nous avons échangé avec Jade, gagnante du Challenge de l’Éloquence.
Jade SEGUELA, 18 ans tout juste, vient de remporter la grande finale du Challenge de l’Eloquence. Depuis toujours, elle aime parler. Très bavarde, elle enchaîne les exposés et présentations à l’école, prend du plaisir à chanter. Si bien qu’à sept ans à peine, elle se lance dans le théâtre; elle en fera huit années, avant d’arrêter, mais garde de cet art de belles séquelles dans son éloquence. Avec du recul, elle avoue avoir finalement une passion pour cette dernière : l’éloquence.
Etre à l’aise à l’oral, ça a toujours été son “truc” : au primaire elle cumulait les meilleures notes aux lectures, et grâce au théâtre, elle s’est vite affranchie du regard des autres par la parole.
Si elle a les compétences nécessaires pour faire une très bonne prestation, elle n’en reste pas moins stressée. Mais ce stress, c’est aussi son moteur. Son moteur pour toujours repousser ses limites et donner le meilleur d’elle-même. Elle nous explique d’ailleurs que, dans son cas, le stress et les doutes qui en découlent lui sont bénéfiques: c’est un moyen de ne considérer jamais rien comme acquis et de toujours se remettre en question. Le jour de la finale, c’est ce dernier (le stress) qui la ronge, elle passe avant-dernière et l’adrénaline monte progressivement.
Néanmoins, elle n’en est pas à sa première représentation: au théâtre, elle en a donné beaucoup, mais c’est la première fois qu’elle se retrouve dans cette situation: seule, devant un amphithéâtre rempli, tous les regards braqués sur elle, attendant sa prestation.
Le jour J, elle débarque pleine d’entrain avant de s’élancer sur son sujet : “Quoi, qu’est ce qu’elle a ma gueule ?”. Son aisance à l’oral et ses capacités personnelles, ne l’ont pas trahie, malgré le stress, elle garde confiance en sa voix, en ses compétences théâtrales, n’a pas de mal à faire semblant pour cacher son angoisse. Si elle commence difficilement, le reste coule de source : huit minutes, ça paraît si long, mais ça passe si vite !
Le discours, elle ne s’était pas posé la question d’en faire un un jour, encore moins dans les conditions de la finale. Mais au théâtre, elle a pris l’habitude : les monologues, ça la connaît. Par conséquent, l’éloquence, elle a adoré s’y essayer: ne voulant ni être comédienne, ni passer son avenir à faire des exposés, elle a trouvé le juste milieu, entre présentation et théâtre: l’éloquence. Et c’est une vraie fierté que d’être récompensée pour quelque chose qu’on apprécie vraiment d’après elle.
La préparation au Challenge lui a permis d’améliorer sa gestuelle : elle maîtrisait sa voix et ses sujets, mais la façon d’intégrer son corps dans la performance manquait. C’est son Papa, qui a fait du théâtre également, qui l’a beaucoup aidée pour organiser ses déplacements : de gauche à droite, les arrêts, les pauses…
Son texte, elle l’a appris par coeur et même si elle l’a déjà fait “5000 fois dans sa salle de bains”, le direct était différent : l’adrénaline change tout, elle nous permet de tout donner. Il lui reste quelques doutes cependant; elle craint pour son jeu d’acteur, peur qu’il ne plaise pas, qu’il paraisse ridicule aux yeux du public. “Un public mal à l’aise, c’est la pire des choses” avoue-t-elle, et finalement c’est un vrai soulagement de voir que ses blagues ont marché: à partir du moment où les gens ont ri, elle a senti qu’ils étaient avec elle, ils se comprenaient mutuellement.
Sa réaction lorsqu’elle a été élue grande gagnante du Challenge ? Elle n’y aurait pas pensé au vu du niveau relativement élevé et des styles tous différents.
Sa plus grande satisfaction, c’est la fierté de ses parents. “Au final, le résultat importait peu, mais ce qui m’a le plus touchée c’est de voir mon Papa, les larmes aux yeux, à la fin de mon discours.”
Finalement, elle garde de la finale un très bon souvenir, c’était très gratifiant de voir que les efforts payent et d’avoir pu donner le meilleur d’elle-même.