Deux mille vingt-deux

Chers lecteurs, chères lectrices,

Deux mille vingt-deux a commencé un samedi. Un samedi où chacune et chacun prend des bonnes résolutions avec l’espoir intime de pouvoir les tenir toute l’année ; un samedi où nous nous retrouvons généralement entre amis ou en famille pour célébrer le new Year ; un samedi où les catholiques du monde entier célèbrent la fête de « Sainte Marie mère de Dieu » survenant sept jours après la naissance de Jésus de Nazareth, le 25 décembre. Le calendrier grégorien n’est qu’un héritage chrétien : comme le $, quasi tout le monde est maintenant converti. Mais dans certaines régions du monde, ce calendrier solaire conçu à la fin du XVIe siècle ne veut rien dire : 2022 c’est 1443 dans une partie du monde musulman, 4719 dans certaines régions chinoises et 5782 selon le calendrier hébraïque. Même le temps est une (co-)construction.

En deux mille vingt-deux, peut-être trouverez-vous l’Amour au détour d’une rue adjacente à la vôtre ou, comme moi, au détour d’une page de papier où était calligraphiée « depuis toi, je ne crois plus en l’amour ». Sans doute découvrirez-vous quelque chose de subtil, de fin, d’ingénieux dans votre (mode de) vie qui vous changera en profondeur. 365 jours, c’est sans nul doute très long. Et à la fois si court quand le temps passe si vite. Saisirez-vous une opportunité d’être heureux.se ou le bonheur est-il si temporaire qu’il n’est que chimère et utopie ? Pour ma part, je crois les gens heureux mais je ne crois pas au bonheur. Paradoxe ou oxymore, je suis le fruit de nos contradictions humaines communes.

À l’heure des célébrations

Deux mille vingt-deux ou l’année des célébrations masquées. Le 15 janvier 1622, naissait Molière à Paris : référence littéraire et dramaturge hors-du-commun, la France célèbrera le 400ème anniversaire de l’auteur du Bourgeois gentilhomme. Onze mois plus tard, le 27 décembre, et pour ne surtout pas rappeler la réalité qui nous incombe depuis deux ans, nous célébrerons le bicentenaire de la naissance de Louis Pasteur. À une époque où le variant Omicron fait davantage parler de lui que le salaire des joueurs de football (qui d’ailleurs a de fâcheuses tendances à diminuer…), célébrer la recherche scientifique et médicale paraît d’une pertinence insoluble. Célébrons mais masqués : le violent conflit de nos passions contraires. Je crois en cette année pour la simple et bonne raison que l’on peut faire difficilement pire.

Évènements, évènements, évènements

Deux mille vingt-deux bénira les amateur.rices et passionné.es de sport. En janvier, la Coupe d’Afrique des nations (CAN) au Cameroun où l’Algérie tentera de conserver son titre ; les Jeux Olympiques (JO) d’hiver à Pékin en février ; la 109e édition du traditionnel Tour de France en partance de Copenhague en juillet ; et évidemment, celle que personnellement j’attends sportivement et que je combats éthiquement, la 22e édition de la Coupe du monde (CDM) de football au Qatar s’étalera en novembre et décembre. L’argent achète des vies sur les chantiers qataris et acquiert un nouveau calendrier sportif en plaçant cet événement majeur avant les fêtes de fin d’année. Mais bon, dit-on ici ou là, la nature humaine n’est pas infaillible. Les mots manquent mais les maux ne mentent pas.

Alors que se déroule la Coupe arabe au Qatar, le sort de ses travailleurs immigrés interpelle.

À relire: https://t.co/Uf8d6gKb0i

— Slate.fr (@Slatefr) December 3, 2021

Enfin, en France, les deux évènements majeurs que vous connaissez vont bouleverser, chambouler, secouer la vie politique française et européenne. Justement, après avoir pris la présidence tournante de l’Union Européenne le 1er janvier dernier, Emmanuel Macron, potentiel candidat à une nouvelle investiture, participera aux élections présidentielles (10 avril et 24 avril) et législatives (12 juin et 19 juin). Le paysage politique est morcelé, les candidat.es foisonnent, la crise de crédibilité s’accentue. Mais l’excitation de voter et de participer à la vie publique l’atténue. Nous savons souvent d’où nous venons mais nous ne savons pas toujours où nous allons. 

Qu’importe si le temps passe et que, parfois, nous nous écartons de l’essentiel : la saison des fleurs est toujours revenue. 

Chers lecteurs, chères lectrices,

Je vous souhaite une excellente année 2022.

Meilleurs voeux,

Une réflexion sur “Deux mille vingt-deux

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